Congé maternité et profession libérale : quel maintien de salaire ?
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Vous êtes enceinte ou tentez de déclencher une grossesse dans les prochains mois et exercez une profession en libérale ? Vous vous posez alors surement la question de savoir comment vous serez pris en charge durant votre congé maternité et votre grossesse. Bien que la Sécurité sociale puisse vous octroyer un congé maternité, celui-ci ne représente souvent qu’une partie de vos revenus. Sans compter qu’en cas de grossesse pathologique, vous ne serez pas forcément mieux pris en charge.
Quel est le rôle de la prévoyance en cas de grossesse d’une profession libérale pallier ces insuffisances ? Quand et comment bien choisir sa prévoyance grossesse ?
Quelle est la couverture de la Sécurité sociale en cas de grossesse d’une profession libérale ?
Après 10 mois d’affiliation à la Sécurité sociale, vous pouvez bénéficier d’aides spécifiques pendant votre congé maternité. Mais certaines conditions doivent être respectées. Vous devez :
- Avoir été affiliée à la Sécurité sociale depuis au moins 10 mois ;
- Suspendre toute activité professionnelle pendant une durée minimale de 8 semaines, dont 6 obligatoirement après la naissance.
Les aides versées pendant un congé maternité sont composées de deux types d’indemnités :
1 - L’allocation forfaitaire de repos maternel
Cette aide est versée à toutes les femmes salariées ou indépendantes. Elle est identique pour toutes, non proportionnelle aux revenus, et ne dépend pas d’une durée minimale d’arrêt.
Pour percevoir cette allocation, il faut respecter deux critères :
- Avoir un revenu d’activité annuel supérieur à un seuil défini chaque année.
- Pour percevoir le montant total, votre revenu doit être au moins égal à 10 % de la moyenne du plafond annuel de la Sécurité sociale (PASS) sur les 3 dernières années.
En 2025, cela signifie qu’il faut avoir perçu un revenu annuel moyen d’au moins 4 383,20 € sur les trois dernières années. Si ce seuil n’est pas atteint, vous ne toucherez que 10 % de l’aide, soit 392,50 €.
2 - Les indemnités journalières forfaitaires
En plus de l’allocation unique, vous pouvez percevoir des indemnités journalières équivalentes à 50 % de votre revenu journalier moyen, plafonnée à 60 € par jour.
Cela représente au maximum : 60 € × 30 jours = 1 800 € par mois.
Prenons le cas d’une femme en profession libérale gagnant 5 000 € par mois :
- Allocation forfaitaire : 3 666 €
- Indemnités journalières sur 4 mois : 4 x 1 800 € = 7 200 €
Elle touchera un total de 10 866 € pendant son congé maternité, soit une moyenne mensuelle de 2 716 €.
Cela représente environ 54 % du revenu habituel, ce qui signifie une perte de revenus significative pendant cette période.
En quoi la prévoyance est utile dans le cas d'une grossesse ?
Indemnités durant le congé maternité : ce que couvre (ou pas) la prévoyance
Les contrats de prévoyance ne couvrent pas le congé maternité. Cette période n’est en effet pas considérée comme un arrêt de travail pour maladie, ce qui exclut le versement d’indemnités par la majorité des assureurs.
Même si aucun revenu n’est maintenu via la prévoyance pendant le congé maternité, certains contrats proposent des primes de naissance :
- Ces primes varient généralement entre 1 500 € et 2 000 €.
- Elles ne sont versées que si vous êtes adhérente depuis plusieurs années, souvent entre 1 et 4 ans, selon les conditions du contrat.
Protection de la prévoyance en cas de grossesse pathologique
La situation change en cas de grossesse pathologique. Si des complications médicales vous contraignent à un arrêt de travail en dehors du congé maternité légal, la prévoyance peut intervenir.
Voici comment ça fonctionne :
- Vous bénéficiez des indemnités journalières de la Sécurité sociale : 50 % de votre revenu journalier, plafonnées à 60 € par jour.
- La prévoyance vient compléter cette indemnisation, afin de vous permettre de maintenir un revenu proche de votre niveau habituel.
Le congé pathologique d’une grossesse en profession libérale grâce à la prévoyance peut représenter une sécurité financière importante, surtout si votre activité constitue votre unique source de revenus.
Pourquoi souscrire une prévoyance quand on est en libéral ?
Pour une jeune professionnelle libérale, en début d’activité et en bonne santé, le principal risque d’arrêt de travail dans les premières années n’est pas forcément une maladie ou un accident, mais une grossesse pathologique.
D’où l’importance de :
- Souscrire une prévoyance grossesse quand on exerce une profession libérale, dès les premières années d’activité,
- Vérifier que le contrat couvre bien les arrêts de travail liés à la grossesse,
- Et anticiper les délais de carence ou d’ancienneté pour bénéficier des garanties.
À quoi faut-il faire attention quand on souscrit une prévoyance pour profession libérale ?
Quand on est indépendante et qu’on prévoit une grossesse, mieux vaut comprendre ce que couvre (ou non) votre contrat de prévoyance. Voici les trois points à connaître avant d’avoir besoin de votre assurance : les franchises, les carences et les exclusions.
La franchise : les premiers jours, c’est pour vous
Le délai de franchise, c’est la période pendant laquelle vous êtes en arrêt, mais vous ne touchez rien. Le compteur démarre après ce délai.
- En cas de maladie, la franchise est souvent de 15 ou 30 jours.
- Pour un accident ou une hospitalisation, elle peut descendre à 0, 3 ou 7 jours.
Concrètement : si votre grossesse pathologique vous arrête pendant 2 mois et que votre contrat prévoit 30 jours de franchise, vous ne serez indemnisée que sur le deuxième mois.
Oui, une franchise courte coûte plus cher. Un contrat avec franchise courte égale cotisation plus élevée. Mais si vous envisagez une grossesse, ça peut valoir le coup. Une fois cette période passée, vous pourrez allonger la franchise pour faire baisser le prix.
Astuce : en cas de grossesse pathologique, une hospitalisation peut déclencher la franchise courte, mais attention, certains contrats exigent une nuit complète à l’hôpital, d’autres acceptent une hospitalisation ambulatoire. Lisez bien les conditions.
La carence : vous venez de signer ? Vous n’êtes pas encore couverte
Le délai de carence (ou d’attente), c’est la période suivant la souscription pendant laquelle vous n’êtes pas encore protégée :
- Pour les maladies : souvent 3 mois de carence.
- Pour les accidents et hospitalisations : en général pas de carence.
En cas de grossesse, soyez très vigilante, car certaines assurances imposent 6 à 9 mois de carence pour tout ce qui touche à la maternité. Et surtout, si vous êtes déjà enceinte au moment de la souscription, vous ne serez pas couverte et aucune discussion ne sera possible.
Les exclusions : tout n’est pas pris en charge
Tous les problèmes liés à la grossesse ne sont pas automatiquement couverts. Les assureurs dressent des listes précises des pathologies prises en charge. Ce qui n’est pas listé est tout simplement exclu, même si c’est fréquent, même si c’est réel.
En résumé :
- Vous ne serez pas couverte si vous signez un contrat en étant déjà enceinte.
- Vous ne serez pas indemnisée tout de suite, à cause des franchises et des carences.
- Vous ne serez pas couverte pour tout, car certaines pathologies sont exclues.
Que prennent en charge les contrats de prévoyance du marché en cas de grossesse pathologique ?
Tous les contrats de prévoyance ne traitent pas la grossesse pathologique de la même manière. Certains, comme ceux proposés par SwissLife, la MACSF ou Agipi, posent des conditions strictes pour déclencher une indemnisation.
Par exemple, dans les conditions générales de la prévoyance grossesse MACSF, l’arrêt de travail ne sera pris en charge que s’il découle d’une anomalie reconnue chez la mère ou le fœtus, susceptible de compliquer la grossesse ou l’accouchement, et nécessitant un repos médicalement prescrit.
À l’inverse, certains assureurs se montrent plus souples et n’imposent pas de critères aussi précis pour reconnaître une grossesse pathologique. C’est notamment le cas des contrats proposés par Abeille (Senseo ou TNS), Unim, April, Alptis ou encore La Médicale, qui couvrent ces arrêts de travail sans restreindre les motifs médicaux.
Pour souscrire la meilleure prévoyance pour profession libérale, il est essentiel de lire attentivement les exclusions et les conditions de déclenchement des garanties, surtout si une grossesse est envisagée à court ou moyen terme.
FAQ
Que couvre la Sécurité sociale en cas de grossesse en tant que professionnelle libérale ?
La Sécurité sociale verse une allocation forfaitaire de repos maternel (3 925 € en 2025) et des indemnités journalières (jusqu’à 60 € par jour) si l’activité est totalement arrêtée pendant au moins 8 semaines. Il faut être affiliée depuis 10 mois et remplir des conditions de revenus. Les aides sont plafonnées et ne compensent qu’une partie du revenu habituel.
À quoi sert la prévoyance pour une grossesse quand on exerce une profession libérale ?
La prévoyance compense la perte de revenus en cas de grossesse pathologique avec arrêt de travail avant ou après le congé maternité. Elle complète les indemnités limitées de la Sécurité sociale pour maintenir un revenu correct. Elle est inutile pour le congé maternité classique, mais essentielle en cas de complications.
À quoi faut-il faire attention avant de souscrire une prévoyance grossesse pour profession libérale ?
Avant de souscrire, vérifiez les délais de carence (souvent 3 à 9 mois) et si la grossesse est déjà exclue si vous êtes enceinte. Analysez les franchises, surtout en cas de grossesse pathologique (15 à 30 jours ou plus). Lisez bien les exclusions : certaines pathologies de grossesse ne sont pas couvertes selon les contrats.